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La découverte d’une épave russe en Iran : des trésors millénaires du Caspien révélés

Le naufrage russe en Iran : un trésor maritime du passé

Des chercheurs viennent de faire une découverte fascinante sur la côte sud de la mer Caspienne, en Iran, où un naufrage en bois datant du XVIIIe ou XIXe siècle a été exhumé. Ce site archéologique, connu sous le nom de naufrage de Zaghermarz, offre un aperçu précieux des pratiques maritimes et commerciales de l’époque. Cette découverte est le fruit d’une collaboration entre l’Association Internationale pour les Études Méditerranéennes et Orientales, en Italie, et la Faculté d’Archéologie Sous-Marine de Téhéran.

Contexte historique et géographique

La mer Caspienne, bordée par cinq pays, a longtemps été une voie de commerce essentielle. Les fluctuations du niveau de la mer, causées par des variations climatiques, ont révélé des artefacts culturels et des épaves. Le naufrage de 28 mètres de long a été découvert après que l’érosion ait exposé une partie de la dune de sable de trois mètres dans laquelle il était enfoui.

Les fouilles ont révélé des éléments structuraux du navire, notamment la coque, les mâts et des restes de cargaison, fournissant des indices cruciaux sur son origine potentielle et son utilisation. Les archéologues estiment que ce navire était un trois-mâts abandonné à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle.

Découvertes archéologiques

Dans l’étude intitulée « Le naufrage de Zaghemarz, Mazandaran, Iran : archéologie, archéobotanique et datation absolue d’un vaisseau du XVIIIe siècle de la mer Caspienne », publiée dans le Journal of Maritime Archaeology, les chercheurs ont mis en lumière plusieurs aspects de cette épave.

– Une barrière temporaire en sacs de sable a été construite pour protéger le site de l’érosion marine.
– Quarante-trois couches sédimentaires ont été documentées, illustrant l’enfouissement du navire au fil des siècles.
– Des échantillons de bois, soumis à des analyses par microscopie électronique, ont permis d’identifier les espèces.

Analyse des matériaux et datation

Les échantillons de bois ont été datés par radiocarbone, révélant que le navire a été construit entre 1762 et 1808. Des graines de sarrasin trouvées dans un panier dans le compartiment inférieur du navire ont également été analysées, indiquant une période d’utilisation qui s’étend jusqu’au début du XXe siècle. Les résultats de l’analyse ont montré que :

– Les éléments structurels contenaient des bois de pin écossais et de l’épicéa/l’érable, suggérant un approvisionnement possible dans la région du bassin de la Volga ou du Caucase.
– Un outil en bois de peuplier a également été récupéré.

Analyse archéobotanique

Les analyses archéobotaniques ont identifié six familles de plantes dans la cargaison du navire, le sarrasin (Fagopyrum esculentum) étant majoritaire. Les graines bien conservées, trouvées dans trois paniers en osier, proviennent probablement de régions de culture près du bassin de la Volga. Les herbes associées, telles que le quinoa (Chenopodium album) et le pennycress (Thlaspi arvense), reflètent les pratiques agricoles de l’époque.

Implications économiques et culturelles

Les résultats combinés des datations des échantillons de bois et des analyses botaniques indiquent que ce vaisseau faisait partie d’une flotte marchande opérant sous l’influence russe dans la mer Caspienne. La prédominance du sarrasin dans sa cargaison soutient les récits historiques selon lesquels il était un aliment de base pour les marins et un produit commercial dans l’économie maritime de la région.

Un héritage à préserver

La découverte du naufrage de Zaghermarz est non seulement une contribution significative à l’archéologie maritime, mais elle soulève également des questions sur la manière dont nous préservons notre héritage culturel face aux défis environnementaux. En protégeant ces sites, nous garantissons que les futures générations pourront également découvrir et apprécier notre histoire maritime.

Pour approfondir vos connaissances, consultez l’article de Lorenzo Costantini et al. dans le Journal of Maritime Archaeology, qui fournit des détails supplémentaires sur cette fascinante découverte archéologique.


Cet article a été rédigé en partenariat avec quillotro.es

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