Engagement solennel : le parti du travail annonce une interdiction permanente du fracking
Le Labour promet d’interdire définitivement le fracking : un tournant dans la politique énergétique britannique
Dans un discours marquant lors de la conférence du Parti travailliste, Ed Miliband, le secrétaire à l’énergie, a réitéré son engagement à interdire le fracking, une méthode controversée de récupération de gaz de schiste. Ce positionnement constitue une ligne de démarcation claire entre le Parti travailliste et ses rivaux politiques, notamment Reform UK, représenté par Richard Tice et Nigel Farage, qui soutiennent le fracking comme moyen de relancer l’économie.
Historique du fracking au Royaume-Uni
Le fracking, ou fracturation hydraulique, consiste à injecter un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques à haute pression dans des formations rocheuses pour libérer le gaz naturel piégé. Au Royaume-Uni, cette technique a été suspendue en 2019, suite à l’imposition d’un moratoire, en raison d’inquiétudes concernant des tremblements de terre mineurs et l’opposition croissante du public. Selon des sondages réalisés par YouGov, deux fois plus de personnes s’opposent au fracking qu’elles ne le soutiennent.
Le gouvernement de Liz Truss avait temporairement levé ce moratoire en 2022, mais son successeur, Rishi Sunak, l’a rapidement réinstauré. Ce va-et-vient politique a contribué à créer une incertitude parmi les acteurs du secteur énergétique.
Les arguments d’Ed Miliband contre le fracking
Dans son discours, Ed Miliband a avancé plusieurs raisons justifiant son opposition au fracking :
– Le fracking ne réduira pas les factures d’énergie.
– Il ne créera pas d’emplois durables à long terme.
– Cette méthode compromet les engagements climatiques du Royaume-Uni.
– Elle présente des dangers pour l’environnement naturel.
Miliband a conclu en appelant à « interdire le fracking et à envoyer cette bande de frackers paqueter ».
Réactions des militants écologistes
L’annonce de Miliband a été saluée par des groupes de défense de l’environnement. Asad Rehmen, directeur général de Friends of the Earth, a déclaré que la vision claire du secrétaire à l’énergie pour l’avenir énergétique du pays était un message important selon lequel le gouvernement écoute les communautés. Cependant, il a souligné la nécessité de fermer une échappatoire qui permettrait théoriquement le fracking à petite échelle via une méthode connue sous le nom de « proppant squeeze ».
Greenpeace a également exprimé son soutien à la concentration sur les énergies renouvelables, considérées comme la meilleure option pour créer des emplois, renforcer l’indépendance énergétique et protéger les ménages des fluctuations des marchés du gaz.
L’engagement de Labour envers les énergies renouvelables
Le Parti travailliste s’engage à développer rapidement l’énergie renouvelable et nucléaire, avec pour objectif de produire 95 % de l’électricité du Royaume-Uni à partir de sources vertes d’ici 2030. Cependant, le parti n’a pas encore clarifié la position sur certains champs pétroliers et gaziers en mer du Nord. Bien qu’il ait promis de ne pas délivrer de nouvelles licences, des ambiguïtés subsistent quant aux projets déjà en cours, comme le champ pétrolier de Rosebank.
Miliband a également promis de doubler le nombre d’emplois dans le secteur de l’énergie propre, passant de 430 000 à 830 000 d’ici 2030. Ce boom de l’énergie propre nécessitera un grand nombre de professionnels qualifiés, notamment :
– 25 000 ingénieurs et chercheurs
– 26 000 soudeurs et électriciens
– 36 000 ouvriers de la construction
Perspectives d’avenir pour la politique énergétique britannique
Le discours de Miliband, bien que prometteur, a été jugé léger en matière de politiques concrètes. Niamh O Regan, chercheuse senior à la Social Market Foundation, a noté que pour que le Royaume-Uni devienne une « superpuissance énergétique propre », des mesures claires sont nécessaires. Parmi celles-ci figurent :
– Une décision sur le découplage de l’électricité du gaz.
– Un plan à long terme pour la décarbonisation du chauffage.
– Des réponses concernant l’avenir des travailleurs des secteurs pétrolier et gazier alors que ces industries sont progressivement abandonnées.
L’engagement du Parti travailliste à interdire le fracking et à miser sur les énergies renouvelables pourrait représenter un tournant significatif dans la politique énergétique britannique, en réponse à la pression croissante des électeurs pour un avenir plus durable. Ce tournant pourrait également influencer les décisions économiques et environnementales du Royaume-Uni dans les années à venir.
Les défis restent nombreux, mais le chemin vers une énergie plus propre semble plus clair que jamais.



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