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des mensonges viraux : décryptage des fausses informations sur le tireur de l’école de madison

Les mensonges autour de la tireuse de Madison : comment la désinformation s’est répandue

Le 23 octobre 2023, une tragédie s’est produite dans une école de Madison, Wisconsin, où une fusillade a eu lieu. Malheureusement, seulement 38 minutes après que le personnel éducatif a appelé les autorités, des informations erronées ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, prétendant que la tireuse était transgenre. Ce phénomène de désinformation soulève des questions importantes sur la manière dont les rumeurs peuvent se propager rapidement et influencer l’opinion publique.

La première vague de désinformation

Tout a commencé par un post sur X, où une personne a lancé : « Prenons des paris sur une autre tireuse trans. » Cette affirmation n’a pas suscité beaucoup d’intérêt initialement. Cependant, en moins d’une heure, des personnalités influentes telles qu’Alex Jones ont amplifié ces rumeurs. Jones, connu pour ses théories du complot, a affirmé qu’il y avait « 98% de chances que la fusillade soit liée à une personne trans ou à un gang. » Avec plus de 3,4 millions de followers, son post a été largement diffusé, atteignant 282 000 vues en une journée.

La recherche de preuves

Après la déclaration de Jones, le site d’information Townhall a publié une vidéo d’une conférence de presse du chef de la police de Madison, Shon Barnes, où ce dernier a déclaré qu’il ne savait pas si le tireur était un homme ou une femme. Cette vidéo, bien que courte et sans contexte, a été utilisée par de nombreux comptes pour alimenter la spéculation sur l’identité de genre de la tireuse. Plus de 650 000 personnes ont visionné la vidéo, et finalement, elle a atteint plus de 1,5 million de vues.

Les policiers ont rapidement identifié la suspecte comme étant une fille de 15 ans, sans aucune preuve qu’elle était transgenre. Lors d’une conférence de presse ultérieure, Barnes a déclaré que l’identité de genre de la tireuse n’avait pas d’importance dans le contexte de la fusillade. Il a exprimé son souhait que les gens laissent leurs préjugés de côté.

Impact de la désinformation

La propagation de ces fausses informations a des conséquences significatives. Elle détourne l’attention des véritables problèmes, comme le contrôle des armes à feu, et crée une peur irrationnelle au sein de la communauté LGBTQ+. Des études montrent que seulement 0,11 % des tireurs en masse connus au cours de la dernière décennie étaient transgenres, ce qui contredit les stéréotypes véhiculés par certains médias et personnalités politiques.

Les réactions des experts et des défenseurs des droits

Des experts affirment qu’il n’existe aucune preuve que les personnes transgenres soient plus dangereuses que les personnes cisgenres. Les tentatives de relier la criminalité à l’identité de genre ne reposent sur aucune base factuelle solide. En réalité, les personnes transgenres sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes de crimes que d’en être les auteurs.

Sarah Kate Ellis, présidente d’une organisation de défense des droits LGBTQ+, a qualifié cette spéculation de « fumée de couverture » pour détourner l’attention des véritables mesures nécessaires pour réduire la violence armée, qui reste la principale cause de décès chez les enfants.

Une dynamique répétée

Ce phénomène n’est pas nouveau. Des cas similaires ont déjà eu lieu après d’autres fusillades, où les suspects ont été faussement identifiés comme transgenres. Les plateformes de médias sociaux, comme X, ont peu de modération sur ces questions, permettant ainsi à la désinformation de se répandre sans entrave.

Il est crucial de rester vigilant face à la désinformation. Les utilisateurs des réseaux sociaux doivent s’assurer de vérifier les faits avant de partager des informations, surtout dans des moments de crise. L’éducation sur ces sujets peut aider à réduire la stigmatisation et à promouvoir une compréhension plus nuancée des questions de genre et de violence.

Un appel à la réflexion

La rapidité avec laquelle les fausses informations peuvent se propager en ligne souligne l’importance de la responsabilité individuelle et collective à l’ère numérique. En tant que société, nous devons nous interroger sur nos sources d’information et sur l’impact que nos partages peuvent avoir sur des communautés déjà marginalisées. La vérité doit toujours primer sur les spéculations infondées.

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